Faire attention à soi : C’est un cadeau précieux que l’on fait à son cheval

Mis à jour le 09/02/2022

« Le corps on n’en a qu’un et c’est le seul endroit où l’on habite toute sa vie » Cette célèbre citation a été le fil conducteur de la formation dispensée par Karim Laghouag, médaillé olympique et Guy Bessat, coach de sportifs de haut niveau, le 21 janvier 2022 au centre équestre Les Ecuries du Val de l’Eure à Nogent sur Eure en Eure-et-Loir.

Sous l’intitulé « préparation physique et mentale du cavalier », cette formation avait pour objectif de faire découvrir aux participants comment se préserver et performer dans les métiers équestres, quels qu’ils soient. Pourquoi cette formation ? Pour Gilles Breton, Conseiller en Prévention à la MSA Beauce Cœur de Loire, à l’origine de cette action, la réponse est simple  « la filière hippique a le triste privilège d’être sur la 1ère place du podium depuis 2018 en termes de fréquence d’accidents du travail. Nous nous mobilisons depuis de nombreuses années avec des formations telles que la connaissance du comportement du cheval, la gestion des chutes, …».

On attend trop souvent la limite pour consulter

Guy Bessat distingue les traumatologies avec causes directes, telles que les chutes, des causes indirectes que sont les désordres statiques, musculaires, tendineux, « ce n’est pas une fatalité d’avoir mal dans cette filière, l’équitation n’est pour rien dans ce constat, c’est la façon de pratiquer qui est en cause». Karim Laghouag partage cet avis « ces lésions ne sont pas forcément traumatiques mais relèvent souvent d’un phénomène de compensation. La fatigue et les maux ne sont que des alertes du corps souvent dues à insuffisance physique et à un manque de préparation ». Et les causes de ces maux sont clairement identifiées « des journées de travail particulièrement longues, une accumulation de fatigue, des douleurs chroniques qu’on ne traite pas, ou pour lesquelles on attend trop souvent la limite pour consulter et surtout un manque d’échauffement et de préparation physique ». Pas le temps ! C’est ce que pense la majorité des stagiaires. Et pourtant ! Selon les formateurs, il faut préparer son corps, même pour aller dans une écurie.

Un corps qui se porte bien donne du confort au cheval

Il ne faut pas s’imaginer quelque chose de très complexe, c’est tout simple : créer des automatismes, physiquement et mentalement. Cette préparation peut être très légère, pas besoin d’y consacrer beaucoup de temps, il faut se créer une routine avec des exercices simples que l’on intègre dans ses gestes du quotidien, mais le plus important est la répétition. L’objectif est de reprendre le contrôle, physique et mental, ne plus laisser son corps faire n’importe quoi. Au final, qu’y gagne-t-on ? Une aisance physique et technique, on est plus performant, on se sent mieux, on travaille mieux, on est plus réactif tant dans l’analyse d’une situation que dans la décision à prendre ou l’action à réaliser, ce qui est loin d’être négligeable lors du travail avec les animaux. Tout est lié : un corps qui se porte bien donne du confort au cheval.

Votre corps est votre capital le plus précieux

Les trois grands axes pour aborder ce travail physique et mental sont l’échauffement et la récupération, le développement de ses capacités, le travail de sa respiration. Il faut le construire un petit peu chaque jour. Pour Guy Bessat et Karim Laghouag, on ne devrait pas travailler sa condition physique parce qu’on a mal, il faut anticiper et se donner la capacité d’aller plus loin, on peut vieillir bien en travaillant dans la filière équestre « Vous avez un métier où il faut durer dans le temps, votre corps est votre capital le plus précieux, vous devez en prendre soin pour aller le plus loin possible sans souffrir ».

Les stagiaires : cavaliers, responsables de centres hippiques, enseignants de Maisons Familiales Rurales ont, tout au long de cette journée, alterné entre théorie et pratique.