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Immobilier : l'impressionnante baisse des taux de crédit s'est accélérée au deuxième trimestre

¤ A fin juin, les taux de crédit ont encore chuté, atteignant 1,62 % en moyenne, selon Crédit Logement/CSA. ¤ Grâce à la politique monétaire de la BCE, les banques disposent de ressources bon marché, voire gratuites.

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Par Édouard Lederer

Publié le 22 juil. 2016 à 01:01

Le phénomène a beau être devenu habituel, il n'en reste pas moins impressionnant. Les taux de crédit immobilier ont une fois de plus diminué le mois dernier - la chute est continue depuis la fin 2015 mais s'est enclenchée en réalité fin 2011 -, tombant à un niveau moyen inconnu jusqu'alors, rapporte l'Observatoire Crédit Logement/CSA dans sa dernière édition. Le coût moyen (toutes durées de prêts confondues et hors coût des garanties) s'est ainsi établi en juin à 1,62 % seulement.

La chute est particulièrement rapide, puisque, en mai, le taux moyen était encore de 1,76 %. Rien ne dit que ce mouvement inédit s'essoufflera dans les semaines à venir. En juillet, le courtier Vousfinancer.com revendique même un taux de... 0,90 % sur vingt ans, obtenu il est vrai pour un « excellent dossier ». Cette baisse des taux a agi comme un incroyable stimulateur de pouvoir d'achat, équivalant à une baisse des prix de l'immobilier de 22,5 % depuis 2011, et déjà de 6 % depuis octobre 2015. « Le niveau des taux a eu un effet de solvabilisation des ménages plus puissant que tout autre dispositif de soutien public », détaille l'économiste Michel Mouillart.

Ingrédients inchangés

Comment expliquer la persistance de ces conditions record ? Elles sont d'abord liées à l'agressivité commerciale des banques, alors que la grande vague des rachats de crédit - sport national en 2015 - est en train de ralentir. Mais cette ambition est surtout rendue possible par des conditions de refinancement extrêmement favorables aux banques. Dans le détail, pour fixer leurs barèmes de crédit, les banques observent, le niveau de l'OAT à 10 ans - c'est-à-dire le taux auquel la France emprunte sur cette durée. Il s'agit pour la banque d'un indicateur du coût de l'argent sur cette période de temps : plus l'OAT est faible et plus les ressources qu'elle devra trouver pour financer les prêts seront bon marché. Or, sous l'effet de la politique monétaire de la BCE - mais aussi des récentes craintes liées au Brexit - cette jauge, encore supérieure à 1 % jusqu'à la fin 2015, tourne désormais autour de 0,24 %. Dans le même temps, les banques disposent aussi de ressources... gratuites. Les clients des banques, qui ne savent plus où placer leur épargne car les rémunérations sont, elles aussi, en chute libre, préfèrent massivement les laisser dormir sur leur compte courant non rémunéré. Un troisième ingrédient va s'ajouter : les plans d'épargne logement (PEL) ouverts à partir du 1er août verront leur rémunération abaissée à 1 %... « Le coût des ressources va encore s'améliorer », relève Michel Mouillart.

Edouard Lederer

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